Afin de placer l’écologie au cœur du débat, nous avons posé les mêmes questions à différents candidat-e-s pour les élections européennes. Alice Bosler, investie sous la bannière de Génération-s a accepté d’y répondre.
Ecoh – Bonjour Alice, vous êtes candidate pour les élections européennes, pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
Je m’appelle Alice Bosler, j’ai 22 ans et je suis étudiante en transport et apprentie. Je suis engagée à Génération-s depuis le 1 er juillet 2017, et candidate du mouvement sur la liste des européennes. J’ai créé le comité jeunes de Lyon puis intégré l’équipe nationale pour m’occuper de la construction territoriale du mouvement. J’ai été élue coordinatrice nationale des Jeunes Génération-s en mars dernier.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager ?
Je me suis engagée en politique en réponse à un sentiment d’injustice, d’impuissance face aux inégalités, à la pauvreté qui gagne de plus en plus de nos concitoyens. La disparition des services publics, et celle de notre patrimoine commun, justifiées par toujours les mêmes diatribes libérales,
m’a fait prendre conscience qu’il y avait une bataille culturelle à gagner contre les résignés et les cyniques. On nous répète que les caisses de l’Etat sont vides, et pourtant chaque année la France bat son record du nombre de milliardaires et de dividendes versés aux actionnaires. Dans ces conditions, impossible de faire société.
En matière d’environnement, quelles mesures de votre programme vous tiennent particulièrement à cœur ?
En tant qu’étudiante dans les transports, je suis très sensible à l’impact à leur impact sur l’environnement. L’Europe doit aider au maintien et au développement des petites lignes de train du quotidien, par l’intermédiaire d’un soutien financier accru aux régions qui ont cette compétence. On dit souvent la privatisation de la SNCF est une commande de Bruxelles. Pourtant, il est plus que jamais nécessaire d’investir dans les transports du quotidien. La privatisation met en danger les lignes qui n’atteignent pas les standards de rentabilité des actionnaires privés. Ces lignes sont structurantes dans la vie des territoires, elles permettent, dans une époque où les gens sont devenus dépendants de leurs voitures, de donner de véritables alternatives et nous désintoxiquer de la bagnole comme préconisait André Gorz.
Quel est votre avis sur les marches pour le climat qui s’organisent en France et un peu partout dans le monde ?
Les marches pour le climat, en particulier celles engagées par les lycéens donnent tors à tous les paternalistes qui voudraient dépeindre une jeunesse désabusée et désengagées. Il est très encourageant de voir que même si notre vieille classe politique est résignée à l’austérité et au Greenwashing, la jeunesse, elle, refuse de sacrifier notre planète pour maintenir artificiellement un système économique à bout de souffle. Toute notre responsabilité en tant que force politique va être d’offrir une traduction concrète à ces revendications, de les transformer en propositions politiques puis en actions concrètes.
Selon vous, comment lier la justice sociale et l’urgence climatique ?
Ce n’est pas aux plus précaires de payer pour la transition écologique, d’autant que les plus pauvres subissent en premier le changement climatique (les réfugiés climatiques en sont un exemple) et la dégradation de la qualité de l’air (il n’y a qu’à voir les logements sociaux à proximité des axes routiers). L’écologie ne doit pas être excluante. Au contraire, elle est au service de tous et toutes et doit donc être bien vécue. Pourtant, l’urgence climatique nous oblige à agir vite. Génération-s propose un Green New Deal de 500Mrd au niveau européen pour assurer dans le même temps une véritable transition écologique, et la reconversion des emplois. Cette somme permettrait d’engager un véritable plan d’isolation des logements au niveau européen. Cette mesure permet à la fois de
diminuer à la fois notre bilan carbone tout en étant un rempart à la précarité énergétique que connaissent de nombreux foyers.
Comment vous positionnez-vous face à la liste du PCF, d’EELV ou de la France insoumise, pourquoi tant de divisions ?
Evidemment l’union de la gauche reste un phare, c’est d’ailleurs un moyen plus qu’une fin en soit qui permettra à la gauche de vraiment changer la vie des gens. Seulement, dans cette période de recomposition, la gauche a besoin de clarté pour définir ce que sera son projet de demain. Ce n’est pas possible lorsque certains estiment encore que la transition écologique peut se faire dans le cadre du libéralisme. Grâce à la votation citoyenne que nous avions proposé, nous aurions pu laisser les citoyens trancher sur le fond, loin d’une prétendue guerre des égos. Les premiers aujourd’hui à émettre des injonctions à l’unité se sont fait très discrets s’agissant de relever le défi. Il faut maintenant aller de l’avant, présenter des idées, faire campagne et la mener jusqu’au bout. Rester immobile à regretter cet échec ne fera avancer ni le débat, ni la gauche.
Ecohmag – propos recueillis par la rédaction