Des centaines de personnes se sont réunies ce samedi 4 mai à Bésayes, dans le département de la Drôme (26), pour manifester contre le projet d’un élevage en batterie géant, à côté d’un EHPAD. Ce projet, approuvé par Nadine Manteaux, maire du village, est loin de faire l’unanimité.
Le permis de construire a été accordé pour un bâtiment de 1416 m2 qui pourra accueillir 29 990 poulets élevés pour leur chair, ces poulets passeront leur vie entière entassés les uns sur les autres, sans jamais voir la lumière du jour.
Une pétition a déjà réunis plus de 42.000 signatures.
Pour les porteurs de la pétition, ce projet est un scandale à plusieurs niveaux :
I. Proximité avec des lieux de vie
La maison de retraite médicalisée Les Monts du Matin est un des rares Ehpad « Éthique animale » en France, permettant aux résidants de vivre avec leurs animaux dans leur logement (Chiens, chats, Perruches, etc).
Le futur poulailler hors-sol va se situer à 40m de la limite foncière des terrains de l’EHPAD et de sa micro-crèche.
La possibilité aux résidents d’avoir leurs animaux dans leur logement est compromis. En effet les services d’hygiène risquent de refuser à l’avenir cette présence du fait d’un risque sanitaire élevé, car augmenté par la proximité de l’exploitation
Les résidents, leurs familles et les enfants ne pourront plus profiter de nos jardins et de la magnifique vue sur les contreforts du Vercors.
II. Maltraitance animale
Comme l’a montré à de nombreuses reprises l’association L214, dans ce type d’élevage, les poulets, exploités pour la production de viande, sont sélectionnés génétiquement et nourris pour produire un maximum de chair en un minimum de temps. La croissance accélérée de leurs muscles est telle que le reste de leur organisme ne peut pas suivre. Beaucoup sont atteints de problèmes cardiaques ou pulmonaires ou n’arrivent même pas à tenir sur leurs pattes.
La densité de peuplement pour les poulets sera supérieure à 22 individus par m2, soit un espace maximal d’une feuille A4 par animal. Ces animaux vivront enfermés, durant environ 35 jours, sur leurs propres excréments, avant de partir à l’abattoir. Les conditions d’élevage sont propices au développement des parasites et des inflammations cutanées. Les traitements médicamenteux et des vaccinations deviennent indispensables pour y remédier.
La nourriture destinée aux poulets contient des antibiotiques quasiment tout au long de leur courte vie. La prise d’antibiotiques, répétée ou ponctuelle, peut conduire à l’émergence de bactéries résistantes qui vont rendre les traitements antibiotiques moins efficaces.
Et même propager de nouvelles infections à grande échelle. Pour le poulet, mais aussi pour l’humain… et la collectivité.
III. Environnement
Les désagréments liés aux élevages sont nombreux. Les eaux et notamment de probables nappes phréatiques vont être polluées
L’EHPAD et la micro-crèche sont des structures médico-sociales. De fait, les risques sanitaires n’ont pas été étudiés et seront très importants
La manifestation en images :
Crédits photos : © R.L / Ecohmag