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Etat de la planète nucléaire

Le collectif ICAN-France a été créé au printemps 2009 quelques temps après la mise en place, au niveau international, de la Campagne Internationale pour Abolir les armes nucléaires ICAN (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons). Il prend la suite de la campagne française pour le désarmement nucléaire.

La campagne ICAN, lancée en 2007, regroupe 424 organisations non-gouvernementales partenaires, dont 56 en France, dans 95 pays en avril 2015. Elle vise à mobiliser les citoyens pour faire pression sur leurs gouvernements afin de commencer des négociations sur un traité d’interdiction des armes nucléaires. Parmi ses soutiens, on compte Hans Blix, Ban Ki-moon, le Dalaï Lama et Yoko Ono.


Selon le SIPRI (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm), la diminution globale du nombre d’ogive nucléaire à travers le monde cache une modernisation et un renouvellement massif des forces nucléaires de la part des neuf États nucléaires.

La France, troisième force nucléaire au monde, participe de manière aigüe à ce processus au point d’avoir augmenté de 60 % ce budget nucléaire lors de la loi de programmation militaire 2019-2024.

Pour le SIPRI (Institut international de recherche sur la paix de Stockholm) le total des ogives nucléaires possédés par neuf États (États-Unis, Russie, France, Chine, Royaume-Uni, Pakistan, Inde, Israël, Corée du Nord) est de 13 865, soit 600 armes en moins par rapport à 2018.

Cette baisse résulte de la diminution des arsenaux américains et russes du fait de leur accord bilatéral (traité New Start de 2010 qui prendra fin en 2021). Nous pouvons aussi remarquer une diminution d’une quinzaine d’ogives de l’arsenal britannique (faisant suite à une précédente diminution de 10 ogives en 2015).

L’arsenal de la France reste, lui, toujours constitué — depuis 2011 — de 300 ogives. ICAN France pose la question : Pourquoi la France ne réduit-elle pas son arsenal comme les Britanniques ?

Sur les 13 865 ogives nucléaires, 3 750 sont déployées et près de 2 000 sont maintenues en état d’alerte opérationnelle élevée. À ce titre ICAN France constate que, selon le SIPRI, la France est dans une posture unique, car c’est 93,33 % de son arsenal (contre 28,29 % pour les USA et 24,61 % pour la Russie) qui est maintenue en état d’alerte opérationnelle élevée. Pour Jean-Marie Collin, expert et co-porte-parole de ICAN France « cette réalité décrite par le SIPRI renvoie à l’absence totale de respect par la France de ces obligations de désarmement acceptée à travers le Traité de non-prolifération nucléaire. Le fait que 93,33 % de l’arsenal français soit en état d’alerte, pose la question de la réalité d’une force de dissuasion nucléaire qui ne s’entend, selon le langage diplomatique, “que dans le cadre d’une stratégie défensive” ! Comme toujours nous sommes devant un double langage. »

Toujours selon ce rapport la Chine, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord augmentent la taille de leurs arsenaux nucléaires ou leur stock de matières fissiles pour s’assurer un arsenal plus important dans le futur.

Face au regain de tensions et aux risques que représentent les armes nucléaires, ICAN France invite les neuf puissances nucléaires à rejoindre le processus du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) adopté le 7 juillet 2017 par 122 États à l’ONU, seul à même de renforcer la sauvegarde de la planète et la sécurité de tous ces habitants. Ainsi, pour Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements et co-porte-parole de ICAN France « croire que jamais un de ces États n’utilisera son arsenal, par erreur avec le risque des cybermenaces, où volontairement est une pensée insensée. Peu importe que cette détonation se réalise en Asie ou en Russie, nous en subirons les conséquences humanitaires, climatiques, sécuritaires et économiques. L’absence volontaire d’action concrètes de la France en faveur du désarment nucléaire est dangereuse. Il est urgent que la France s’ancre dans la nouvelle réalité du monde, celle qui regroupe la majorité des États de la communauté internationale qui soutient le Traité d’interdiction des armes nucléaires. »

Si des Etats, dont la France, sont engagés dans une course aux armes nucléaires, il faut remarquer que de nombreuses villes à travers le monde manifestent leur hostilité à ces armes. Ainsi, ICAN a lancé un Appel des villes ; une initiative internationale qui a pour objectif de soutenir l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ; un traité adopté le 7 juillet 2017 par 122 Etats à l’ONU et déjà signé par 70 Etats et ratifié par 23 autres. Cet Appel souligne Jean-Marie Collin est déjà relayé par plus d’une cinquantaine de grandes villes mondiales dont Washington, Canberra, Berne, Berlin, Baltimore, Cadix, Dortmund, Düsseldorf, Fremantle, Genève, Göttingen, Hiroshima, Los Angeles, Manchester, Marburg, Munich, Nagasaki, Oslo, Potsdam, Salt Lake City, Toronto, Trondheim, Zaragoza…. En France, c’est Paris qui est la toute première ville de France à avoir rejoint cet Appel.

Tous ces Maires ont décidé de se placer du bon côté de l’Histoire et affirment ainsi le droit de leur concitoyen à vivre dans un monde libéré de la menace nucléaire.

Icanfrance

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