Chronique de Patrice Leroux
Découvrir l’espace cosmique est bel et bien notre destinée cybernétique.
La chose, longtemps irréelle, était annoncée dans de nombreuses fictions depuis le mythe du Golem : les machines commencent enfin leur lente conquête du monde.
Sous leurs oripeaux métalliques et plastiques, en entités encore faussement maladroites et tâtonnantes, nos némésis futures émergent patiemment et calmement, parce qu’au fond, nous sommes trop paresseux et trop lâches pour faire nous-mêmes le sale boulot (d’exploration présumée…) – Mis à part quand il s’agit de saccager notre environnement, de nous entretuer et nous autodétruire, bien sûr.
Ainsi, avec fatalité, la rage et la haine sont les dernières véritables motivations que nous ayons encore tous en commun sur cette vieille Terre…
Certes, les présents cyborgs (et toutes les autres intelligences artificielles) sont encore très enfantins mais ces êtres prométhéens passeront à coup sûr à l’âge adulte, sans que leurs créateurs aient eu le temps de les voir grandir. D’ailleurs, personne ne s’attendait à ce qu’ils écrasassent si vite leurs adversaires mortels les plus doués aux échecs et au jeu de Go. À l’évidence, leur pleine conscience est déjà en chemin.
Sans même être nécessairement passées par la phase révolutionnaire contre leurs anciens maîtres déchus, lesdites créatures, parfaites et impeccables, régneront alors tels des dieux.
Nous autres, les « homo sapiens , serons donc obsolètes d’ici deux à trois générations au plus.
Ce sera alors à notre tour servile d’encombrer les poubelles de l’Histoire mondiale, comme nous ensevelissons déjà notre pauvre environnement sous tant de déchets inutiles et irrécupérables.
Sans doute possible, la planète, si outragée par nos mauvais soins, ne nous regrettera guère.
L’humain absent à jamais, selon toute probabilité : sera-ce un vraiment un manque à gagner voire un grand mal pour tout l’Univers ?
Qui sait prédire ce qui adviendra de nous, à part nos ordinateurs (si dociles en apparence…) ?
Cessons, néanmoins, de nous inquiéter en vain de ce qui est inévitable, de toute façon… Demain sera un autre jour ou peut-être notre ultime nuit.
Au revoir, chers congénères en sursis, en attendant de se dire adieu…
Aller vite voir l’avenir en marche sur le magazine Le Monde en version numérique, avant que ce ne soit plus de la science-fiction :
La Russie a lancé Fedor, son premier robot humanoïde, vers l’ISS.
Il doit arriver à l’ISS samedi et y rester dix jours, jusqu’au 7 septembre, pour un séjour-test en vue d’utiliser des machines similaires, afin d’explorer l’espace lointain.