Les 26 personnes les plus riches de la planète possèdent plus que le reste de l’humanité.
C’est un chiffre qui nous invite à la réflexion : seuls, 26 milliardaires possèdent autant d’argent que la moitié de l’humanité. En cette époque, où les tensions sociales s’exacerbent d’une injustice économique toujours croissante, les acteurs du circuit économique mondial semblent être désormais dos au mur, pour trouver des réponses concrètes à une diffusion plus harmonieuse des richesses.
Une répartition des richesses de plus en plus fractionnée
C’est un constat qui force à l’inquiétude : la répartition des richesses dans le monde est de plus en plus inégale. Il apparaît que les riches sont de plus en plus riches, et que les pauvres sont de plus en plus pauvres. Aujourd’hui, le monde compte 2 208 milliardaires, dont la fortune augmente de 2,2 milliards d’euros par jour. Pendant ce temps, la richesse des populations les plus pauvre a diminué de 11 %. Selon un dernier rapport de l’institut Oxfam, la moitié de la population mondiale, c’est-à-dire 3,4 milliards de personnes, vit avec moins de 5 euros par jour.
Début 2019, la personne la plus fortunée de la planète, Jeff Bezos, créateur et patron d’Amazon, possédait à lui seul plus de 112 milliards de dollars. Un tel chiffre entre les mains d’une seule personne est difficile à imaginer, notamment quand on sait que 1 % de la fortune de Jeff Bezos représente le budget annuel de l’Éthiopie, un pays comptant près de 105 millions d’habitants.
La théorie du ruissellement ne fonctionne pas
Ces disparités sont accentuées par une généralisation et une exploitation à l’extrême du système néolibéral, qui repose sur une doctrine de la mise en place d’un environnement globalisé, favorisant l’accumulation de capital, et reposant sur l’emprunt et la spéculation financière.
Le Fond Monétaire International reconnaît que l’ « effet de ruissellement » ne fonctionne pas dans le modèle économique actuel. Selon la théorie du ruissellement, la richesse des grandes entreprises et grandes fortunes d’un pays se répercute sur la population, notamment grâce aux sommes injectées dans le système par les impôts. Or, les procédés de fuite fiscale, utilisés par les grandes fortunes pour échapper à l’impôt, privent l’économie des nations d’une importante ressource.
Le fléau de l’évasion fiscale
Les grandes entreprises et grandes fortunes du monde profitent de systèmes financiers qui appliquent des niveaux d’imposition particulièrement bas. Ainsi, alors que le taux d’imposition des riches particuliers était de 62 % en 1970, il était de seulement 38 % en 2013. À titre comparatif, seuls 4 % des impôts sur le revenu proviennent des prélèvements auprès des riches et grandes fortunes.
L’évasion fiscale est également pointée du doigt. L’institut Oxfam estime à plus de 7 6000 milliards de dollars cachés au fisc par les riches et grandes entreprises. Les entreprises du CAC 40 ne font pas partie des bons élèves de la répartition des richesses. Les ONG dénoncent les dérives flagrantes et répétées des grandes entreprises sur l’emploi : alors que les bénéfices cumulés ont augmenté de 9,3 % entre 2010 et 2017, les effectifs des entreprises du CAC 40 ont été amputés de 20 % .
Ce n’est pas le seul constat qui révolte les ONG altermondialistes : les salaires des grands patrons ont bondi de plus de 32 % entre 2010 et 2017, et les actionnaires n’ont pas été lésés par les profits des sociétés du CAC 40, avec une augmentation moyenne de leurs dividendes de plus de 44 %
Les mouvements sociaux grandissants dans les pays développés se font de plus en plus pressants. On observe de la part des politiques la naissance d’un questionnement du système, notamment au regard des paradis fiscaux, dans lesquels on compte encore plus de 2 500 filiales spécialisées dans les techniques d’évitement fiscal.
Mintleaf
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